Les mécanismes de défense de l'organisme
Le milieu extérieur avec lequel nous sommes en contact est rempli d'une multitude de micro-organismes qui, pour la plupart, "rêvent" de pénétrer dans notre corps. Lorsqu'ils y parviennent, ces microbes vont produire des bouleversements importants au sein de l'organisme. Dans la plupart des cas, nous ne nous apercevrons de rien. Mais, parfois, un microbe provoquera un certain nombre de symptômes désagréables, comme la fièvre, la fatigue ou la toux. Des événements de la vie quotidienne, aussi anodins que la présence près de nous d'une personne qui éternue ou une écharde enfoncée dans un doigt, peuvent entraîner à l'intérieur de notre corps des modifications physiologiques qui sont susceptibles de durer plusieurs semaines. C'est pourquoi, notre organisme possède un double système de protection pour lutter contre l'invasion de ces intrus qui cherchent à coloniser notre milieu intérieur. S'il est remarquablement efficace, il reste malgré tout important de renforcer notre système immunitaire.
La barrière cutanéomuqueuse
Notre organisme est en contact permanent avec le monde extérieur. La peau et les muqueuses forment une enveloppe continue qui sépare l'organisme du milieu extérieur et s'oppose ainsi à la pénétration des micro-organismes.
- La peau est normalement assez imperméable à la plupart des agents infectieux. Le risque survient lorsque cette barrière est lésée (plaie, piqûre, morsure, brûlure). Le sébum et la sueur, respectivement sécrétés par les glandes sébacées et sudoripares, ont également une action anti-bactérienne et antifongique.
Si la peau est une barrière assez étanche, les voies respiratoires et digestives constituent des portes d'entrée ouvertes sur l'extérieur. Elles sont tapissées de muqueuses perméables qui laissent passer les molécules de l'air et les produits de dégradation.
- Les muqueuses des fosses nasales protègent l'organisme des agents extérieurs hostiles. Grâce aux cils dont elle est recouverte, la muqueuse respiratoire filtre poussières et microbes inhalés. Il est donc important de préserver son intégrité. Or, les fosses nasales sont des cavités complexes dans lesquelles les très nombreux replis favorisent les encombrements, favorables au développement des virus. Un lavage régulier avec une solution à base d'eau de mer, qui n'abîme pas la muqueuse mais la débarrasse des impuretés, permet de limiter la propagation des bactéries. Pendant l'hiver, et tout particulièrement dans les environnements pollués et surchauffés, il est conseillé de procéder à un nettoyage soigneux des fosses nasales matin et soir.
L'intestin, la flore et les cellules immunitaires
L'intestin constitue un système de défense de l'organisme contre les agresseurs. Pour le protéger, il érige deux sortes de fortifications, qui tapissent sa paroi sur toute la longueur :
- - le mucus, qui enduit l'épithélium et évite de ce fait tout contact direct avec les micro-organismes,
- - le système immunitaire intestinal.
Environ 60 % des cellules immunes de l'organisme sont présentes dans la muqueuse intestinale. L'intestin abrite également une microflore imposante : 100 000 milliards de micro-organismes. Si, à la naissance, le tube digestif est stérile, il est très rapidement colonisé par des bactéries provenant de la mère et du milieu environnant. Avec l'âge, la flore intestinale se modifie, elle se complexifie. Chez l'enfant, on dénombre 10 espèces de bactéries alors que chez l'adulte, il en existe environ 400. La flore est directement dérivée de l'alimentation. La nourriture et la salive ne sont pas stériles. Certains aliments contiennent même des micro-organismes vivants. Chaque jour, des milliers de bactéries de familles très diverses pénètrent dans l'intestin.
Cette flore intestinale possède d'innombrables fonctions. Cependant, trois sont majeures :
- - la flore participe aux phénomènes de digestion-absorption des nutriments,
- - elle élabore des produits dérivés, qui ont un rôle métabolique bénéfique (acide folique, acides gras volatiles et métabolisme du cholestérol),
- - elle collabore aux processus de défense contre l'invasion microbienne. La flore lutte contre les bactéries pathogènes (effet barrière) et est capable de stimuler la production d'anticorps (effet immuno-modulateur).
Une flore intestinale probiotique abondante et riche favorise donc l'efficacité du système de défense de l'organisme.