Les principales causes de la perturbation de l'équilibre acido-basique
Nos métabolismes sont tous plus ou moins déséquilibrés. Cependant, il est possible d'influencer quelques facteurs pour limiter le désequilibre.
L'alimentation
L'alimentation joue un rôle primordial dans le maintien, ou la rupture, de l'équilibre acido-basique. Elle s'avère indispensable à la survie de l'organisme qui va y puiser les substances nécessaires à son entretien et à son énergie.
Le rôle de l'alimentation dans la régulation de l'organisme a été souligné par des études récentes. À l'occasion du deuxième symposium international sur l'équilibre acido-basique (1), des chercheurs ont observé qu'une élévation même modérée en ions hydrogène, causée par un régime alimentaire défavorable, pouvait avoir des conséquences néfastes sur la santé à long terme.
Le lien direct avec la nourriture s'impose lorsque l'on sait que l'organisme fabrique des acides essentiellement à partir des protéines et des glucides qui proviennent des aliments ingérés. Or, depuis deux cents ans et tout sprécialement au cours de ces cinquante dernières années, nous assistons à une surconsommation d'aliments fournisseurs d'acides. L'alimentation actuelle se caractérise par un excès en protéines animales, une surconsommation de sucre, de sel, de produits raffinés ainsi qu'une augmentation de l'alimentation industrielle.
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• L'intérêt de l'indice PRAL
Un spécialiste de l'équilibre acido-basique, au département Nutrition et Santé de l'Institut de recherche pour la nutrition des enfants à Dortmund en Allemagne, a mis au points un indice pour évaluer la charge acide apportée par 100 grammes d'un aliment. Il s'agit de l'indice PRAL (de l'anglais Potential Renal Acid Load ou charge rénale acide potentielle). L'indice PRAL additionne les minéraux acides et soustrait les minéraux basiques. Si le nombre obtenu est supérieur à zéro, il s'agit d'un aliment acidifiant. En cas de résultat négatif l'aliment est basifiant. La valeur zéro indique la neutralité.
Voici quelques exemples concrets d'aliments qui laissent un résidu alcalin important :
- - le raisin sec : -21
- - la banane : -5,5
- - les épinards : -14
- - le fenouil : -7
Parmi les aliments fournisseurs d'acides, on relève :
- - le parmesan : +34.2
- - le gruyère : +19,2
- - le pain : +3,5
- - les corn-flakes : +6
- - les pâtes : +7,3
- - les lentilles : +3,5
- - le lapin : +19
- - le salami : +11,6
- - le poulet : +8,7
Cet indice doit être utilisé avec discernement. Il ne faut pas bannir de l'alimentation tout produit présentant un indice PRAL positif. Il faut vérifier auparavant s'il représente une part minime ou majoritaire dans notre assiette. Globalement, il faut prendre conscience que la viande, les fromages et les céréales disposent d'un pouvoir acidifiant. En revanche les légumes et les fruits fournissent des bases neutralisantes grâce aux minéraux qu'ils renferment. Les spécialistes recommandent que nos assiettes soient composées d'au moins 70 % d'aliments présentant un indice PRAL négatif.
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• Les méfaits du sel
Si la population se familiarise avec les dangers d'une surconsommation de sucre, elle ne semble pas encore pleinement avertie de l'importance du "sel caché" dans notre alimentation et de ses effets délétères sur la santé.
Les besoins en sel (chlorure de sodium) ne dépassent pas 2 grammes par jour. Les Hommes se sont habitués au sel en l'utilisant comme agent de conservation de la viande, du poisson et des conserves. Actuellement, les Français consomment entre 8 à 10 grammes de sel quotidiennement. 80 % des apports en sel proviennent de produits tels que : pain, charcuterie, viandes ou poissons panés, plats préparés, soupes industrielles, pizzas, fromages, chips... D'après Lynda Frassetto, une experte américaine, des apports importants en chlorure de sodium (sel), couplés à un faible apport en potassium, contribue largement au déséquilibre acido-basique observé dans les sociétés occidentales.
En effet, le sel augmente la charge acide de la nourriture. Pris en excès, il induit une fuite de calcium au niveau de l'os et contribue à l'apparition de l'ostéoporose. Par exemple, l'hypertension peut être causée par une utilisation intempestive de sel. À son tour, elle peut être à l'origine d'un accident vasculaire cérébral.
Le stress, deuxième source d'acidification de l'organisme
Plusieurs personnes sont soumises à un rythme de vie trépidant, un surmenage professionnel, une insécurité affective, le chômage...autant de situations anxiogènes et stressantes. Tous ces tracas altèrent le sommeil et les facultés de récupération. Sur le long terme, l'équilibre psychique se trouve pertubé. L'organisme interprète tous ces événements comme autant d'agressions et il va déclencher des réflexes de survie archaïques qui nourriront le processus d'acidification.
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• Les effets du stress sur le système nerveux
Face au stress, c'est le système nerveux orthosympathique qui l'emporte sur le système parasympathique. Il va stimuler les glandes surrénales situées au-dessus des reins. Les surrénales sécrètent alors deux substances excitatrices : l'adrénaline et la noradrénaline. Ce sont deux hormones d'urgence. Elles agissent comme des stimulants à la fois physique et psychique qui préparent au combat : le coeur est stimulé, le rythme cardiaque s'accélère, les vaisseaux sanguins se resserrent afin d'augmenter la tension artérielle, la respiration s'accélère, les muscles reçoivent un afflux de sang et le taux de sucre dans le sang s'élève. Le stress exerce donc une action globale sur l'organisme et l'adrénaline agit sur l'insuline dont il bloque l'action. C'est une situation d'urgence qui épuise rapidement l'organisme qui doit agir vite. On comprend qu'un état de stress chronique, qui inonde l'organisme en permanence d'un excès d'adrénaline, finit par provoquer des effets fâcheux sur la santé à long terme.
En cas de stress, l'adrénaline va provoquer une surproduction de glucose sanguin. Les cellules vont être envahies par un excès de glucose (sucre). Ce dernier sera ensuite dégradé, par la voie aérobie, en gaz carbonique (CO2) qui va acidifier les tissus en ions hydrogène H+ très acides. Une partie du glucose va aussi mal se dégrader et va se transformer en acide lactique par la voie anaérobie. Dans tous les cas de figure une augmentation du métabolisme du glucose au niveau cellulaire va hyperacidifier les tissus.
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• Les effets du stress sur le système hormonal
Le stress psychique peut également affecter le système hormonal géré au niveau d'une glande située dans le cerveau : l'hypotalamus. Nos émotions, nos stress, nos peurs laissent leurs empreintes, parfois indélébiles dans cette zone ultra-sensible. En cas de signal de stress, l'hypotalamus réagit en sécrétant un substance stimulante dénommée CRF(3) qui va transmettre l'information à l'hypophyse, une toute petite glande cachée dans une alvéole osseuse située sous le cerveau. L'hypophyse réagit en sécrétant l'ACTH(4), une hormone spécifique qui va transmettre ses ordres aux glandes dites "corticosurrénales" posées au-dessus des reins. En réponse à ces stimuli, le cortex surrénalien a à sa disposition 30 hormones nommées glucocorticoïdes qui peuvent se déverser dans le sang. La plus importante d'entre elles étant le cortisol, également connue sous le nom d'hydrocortisone. Le stress peut amener à sécréter 20 fois la quantité ordinaire de cortisol afin de mobiliser l'organisme et de le préparer à faire face à l'agression ; les réserves de sucre et d'acides aminés sont véhiculées vers le foie pour être prêtes à l'emploi, le tissu adipeux libère ses acides gras. Le stress va être responsable à la fois d'une élévation du taux de choléstérol mais également du taux de glycémie (sucre) du sang. Le stress va entraîner une libération d'insuline par le pancréas. En théorie l'insuline est chargée d'abaisser le taux de sucre dans le sang en le conduisant vers les cellules où il est utilisé comme carburant pour leur fournir de l'énergie. Mais en cas de stress chronique, de sur-stimulation du système nerveux, un processus d'hyperglycémie, ou d'excès de sucre, se met en place. L'insuline devient inactive et le pancréas sécrète un excès d'insuline. Le sucre s'accumule dans les tissus où il se transforme en graisse. Les adipocytes (cellules graisseuses) se remplissent et ouvrent la voie à l'obésité. Par ailleurs, les mécanismes primitif de défense face au stress conduisent l'individu à rechercher une nourriture sucrée, ce qui provoque des fringales et finit par provoquer des dérèglements alimentaires, de type boulimique, et entraîner un surpoids.
A terme, le sucre ne parvient plus à pénétrer dans les cellules, les médecins parlent d'intolérance au sucre ou de résistance à l'insuline. Cette déviation métabolique majeure conduit au diabète mais également à l'excès de cholestérol et à l'hypertension. L'ensemble de ces troubles est regroupé sous le vocable de "syndrome X" ou syndrome métabolique cardiovasculaire.
Le manque d'oxygène, une cause d'acidification
Nos sociétés occidentales sont caractérisées par une sédentarité et une pollution urbaine croissantes. Ces deux phénomènes limitent la capacité d'oxygénation de l'organisme et donc sa capacité à éliminer les acides. A propos des difficultés d'oxygénation, il convient d'évoquer l'asthme et la dyspnée (difficulté à respirer), deux maladies qui s'accompagnent d'une acidose chronique. Dans ces cas, une attention particulière doit être accordée à un régime riche en produits fournisseurs de bases.
L'exercice physique permet une meilleur oxygénation des cellules ce qui favorise les échanges et par conséquent l'élimination du gaz carbonique et des déchets par les poumons. C'est pourquoi des exercices respiratoires profonds sont recommandés pour mieux oxygéner les tissus.
Une deuxième voie d'élimination des acides est offerte par la peau grâce au mécanisme de la transpiration. Un exercice physique régulier est, de loin, préférable à un exercice intense car la fatigue musculaire entraîne la formation d'acide lactique, responsable de douleurs musculaires. La marche au grand air et l'exercice d'une activité sportive adaptée à son âge et à sa condition physique constituent des atouts indéniables dans la gestion du stress, à l'origine de biens des maux néfastes pour la santé. Ainsi l'activité physique s'impose pour entretenir les muscles et les os. Elle joue également un rôle-clé dans le maintien d'un poids de forme.
(1) Vormann J., Remer T., Dietary, Metabolic, Physiologic and Disease-Related Aspects of Acide-Base balance : the Second International Acide-Base Symposium. J. Nutr. 138:413S/2008
(2) http://www.danger-sante.org/manger-trop-de-sucre
(3) CRF = Corticotrophin Releasing Factor
(4) ACTH = Adreno Cortico Trophic Hormone